Au milieu du XIXe siècle, les colons installés sur les côtes sénégalaises pratiquent couramment ce qu’on appelle les « mariages à la mode du pays », c’est-à-dire des unions temporaires entre Européens et femmes africaines. Qu’ils soient célibataires ou qu’ils aient laissé leurs épouses en France, les colons utilisaient les femmes africaines pour égayer leur quotidien et réchauffer leur lit. La pratique était parfaitement acceptée : ces unions se vivaient au grand jour et participaient au métissage de la colonie.
Le gouverneur Faidherbe est un adepte de cette attrayante coutume, qu’il justifie en théorie et apprécie en pratique. Il prend pour « femme temporaire » une jeune fille de 15 ans, nommée Dioconda Sidibé. De cette liaison naît le 15 février 1857 le premier fils de Faidherbe, baptisé comme son père Louis Léon. Ce qui n’empêche pas le romantique gouverneur de contracter un vrai mariage l’année suivante, à l’occasion d’un voyage en France. Âgé de 40 ans, il épousa sa nièce Angèle Émilie Marie Sophie, qui n’a alors que 18 ans (il s’agit de la fille de son frère Romain, mort en 1850), avec laquelle il aura trois autres enfants.
Les historiens n’ont jamais retrouvé la trace de Dioconda Sidibé, qui serait morte prématurément. Élevé par Angèle, Louis Léon junior meurt de la fièvre jaune à 24 ans, en 1881.
Louis, le fils de Faidherbe et de Diocounda Sidibe.