Faidherbe est affecté en Guadeloupe en 1848. Sous prétexte qu’il y a débarqué au moment précis où la France abolissait l’esclavage (pour la deuxième fois), ses hagiographes raconteront plus tard que son passage express sur l’île lui a permis de sympathiser avec « les Noirs ». On dit même qu’il milita aux côtés de Victor Schœlcher, député de la Martinique et de la Guadeloupe et ardent défenseur de l’abolition, et qu’il fut expulsé sous la pression des colons en raison de sa « négrophilie ».
Problème : les historiens n’ont trouvé aucune trace d’un pareil engagement. Certes, Faidherbe s’est vaguement intéressé à la condition des Noirs de Guadeloupe. « Il semble qu’il se soit senti la volonté d’aimer cette race maudite », note un de ses hagiographes plein d’admiration. Mais il n’améliora en rien leur sort. Et c’est simplement parce qu’il était en sureffectif que Faidherbe fut renvoyé en Algérie en 1849 – sans plus de gloire qu’à son arrivée mais affecté d’une vilaine maladie de peau.